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08.06.2023

L’autocollant irlandais de mise en garde contre l’alcool est aussi contestable que disproportionné

L’Irlande est le premier pays au monde à vouloir apposer, dès 2026, un avertissement sur le vin, la bière et les spiritueux. Et ce avec la bénédiction de la Commission européenne. Comme dans le cas des paquets de cigarettes, il s’agit d’attirer l’attention sur les conséquences néfastes de la consommation d’alcool pour la santé. Dans son argumentaire, le gouvernement irlandais revient sur une hypothèse fausse, mais courante, selon laquelle l’alcool favoriserait le cancer indépendamment de la quantité consommée. SPIRITSUISSE, l’association des principaux producteurs et distributeurs de spiritueux en Suisse, prend la protection de la santé très au sérieux. Elle rejette toutefois le point de vue généralisé et disproportionné du gouvernement irlandais, par ailleurs pas prouvé par la science.

Dans les boîtes de nuit et les pubs irlandais, il sera bientôt possible de consommer plus longtemps de la Guinness et autres alcools. En même temps que le gouvernement irlandais assouplit ses prescriptions relatives aux heures d’ouverture nocturnes, il recourt – de manière tout à fait incohérente – à un outil drastique en matière de distribution de boissons alcoolisées. Il veut apposer, dès 2026, des autocollants dissuasifs sur l’ensemble des boissons alcoolisées, qu’elles soient nationales, étrangères ou vendues dans le commerce de détail, les restaurants ou les pubs. Il justifie cette mesure en argumentant que l’alcool favorise l’apparition du cancer, indépendamment du type, de la qualité, du prix et surtout de la quantité de boisson consommée. Cette hypothèse a également été formulée par l’OMS Europe en 2021 dans un aide-mémoire (voir le communiqué de presse de SPIRITSUISSE du 4 mars 2021).

SPIRITSUISSE s’engage en faveur d’une protection stricte des jeunes et d’une consommation d’alcool récréative et modérée. Notre association est donc ouverte aux avancées scientifiquement fondées concernant la consommation d’alcool. Toutefois, elle s’oppose aux projets purement politiques et dépourvus de toute base scientifique. Nicolai Worm, ancien professeur à l’Université allemande des sciences appliquées pour la prévention et la gestion de la santé à Sarrebruck, démontre que c’est le cas de la position de l’Irlande et de l’Union européenne. Il explique qu’une « [consommation] d’alcool élevée et surtout une consommation moyenne élevée […] est indubitablement associée à un risque accru de nombreux cancers ». En cas de consommation légère à modérée, les données sont par contre moins claires. On peut supposer que le risque de maladie, qui n’augmente que légèrement avec ce type de comportement de consommation, est en grande partie ou même entièrement imputable à des facteurs perturbateurs tels que l’âge, le sexe, le comportement tabagique, l’alimentation ou l’activité physique.

Comme l’indique l’expertise, le fait que « des institutions telles que le [World Cancer Research Fund] WCRF, l'[American Institute for Cancer Research] AICR ou l’OMS calculent des risques clairs en les fondant sur une collecte de données imprécise concernant les habitudes de consommation et sur des études d’observation biaisées par de nombreux facteurs perturbateurs, puis transforment ces chiffres en extrapolations, qui reposent à leur tour sur de

nombreuses hypothèses et conditions préalables imaginaires, et à partir desquels ils formulent et diffusent des recommandations d’action concrètes, […] est scientifiquement contestable et peu sérieux ».

Nicolai Worm conclut : « Ainsi que l’indique l’état des données, l’OMS n’est manifestement pas intéressée par une représentation scientifiquement correcte et basée sur des preuves des liens existant entre la consommation d’alcool et les cancers. Il apparaît au contraire clairement que l’OMS distille des résultats et des extrapolations aussi ‹défavorables› que possible en matière de consommation d’alcool afin d’étayer son agenda. »

La réglementation prévue en Irlande diabolise en outre une branche économique tout entière et entraîne des coûts supplémentaires massifs pour les brasseries et les distilleries. Cormac Haely, directeur de l’association professionnelle « Drinks Ireland », parle à juste titre de « fanatisme politique en lieu et place d’une législation fondée sur des preuves ». Selon différents médias, de nombreux pays de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’UE l’ont reconnu. Le projet irlandais se heurte d’ailleurs à une forte résistance au sein de ces organes.

Dans le cas de la Suisse, SPIRITSUISSE s’opposera résolument et à tous les niveaux à ce genre de desseins et d’exigences réglementaires extrêmes.

Pour de plus amples informations : Peter Platzer, directeur de SPIRITSUISSE, 032 622 50 50

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